
Une importante mobilisation s’est tenue le 28 octobre à Québec, où plus de 300 représentants du milieu manufacturier, élus et acteurs économiques des régions se sont réunis pour réclamer une meilleure reconnaissance des travailleurs étrangers temporaires (TET) et davantage de stabilité pour les entreprises.
L’événement, baptisé #EnracinésDansNotreSuccès, s’inscrit dans le cadre des consultations publiques sur la planification de l’immigration 2026-2029.
Les participants ont rappelé que le secteur manufacturier demeure un pilier économique du Québec, employant près d’un demi-million de personnes et générant plus de 12 % du PIB provincial. Or, la rareté de main-d’œuvre et l’incertitude entourant les règles d’immigration fragilisent la croissance des entreprises, particulièrement en région.
Selon les estimations, environ 11 000 TET travaillent actuellement dans les régions de Chaudière-Appalaches, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent. Leur départ, causé par des restrictions fédérales ou administratives, pourrait menacer 1 600 emplois québécois et 250 millions de dollars de contrats à court terme.
Les représentants régionaux demandent au gouvernement du Québec quatre gestes concrets : offrir un statut durable aux TET intégrés, reconnaître leur contribution sans les inclure dans les nouveaux seuils d’immigration, adapter les règles à la réalité des régions et simplifier la coordination administrative entre les gouvernements.
« Le secteur manufacturier repose sur l’humain et la technologie, pas l’un sans l’autre », a déclaré Daniel Turcotte, président de la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches. De son côté, Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités, a insisté sur la nécessité de « permettre aux travailleurs étrangers temporaires de s’enraciner ici, dans nos communautés », afin de soutenir la vitalité démographique et économique des régions.
Les représentants économiques affirment que cette démarche ne vise pas à augmenter le nombre de travailleurs étrangers, mais à offrir la stabilité nécessaire pour conserver ceux qui ont déjà choisi le Québec.